La délocalisation en entreprise, c’est pas toujours simple à comprendre ! Offshore, nearshore, onshore – ces trois termes désignent différentes façons de délocaliser ses activités selon la distance géographique et les coûts. On fait le point sur ces stratégies qui peuvent vraiment changer la donne pour une entreprise ?

L’offshore en informatique

Le terme « Offshore » a fait son apparition dans le monde de l’informatique française dans les années 90. En anglais, ce mot signifie littéralement « au large » ou « en mer ».

À l’origine, il servait à décrire une pratique simple : faire réaliser certaines tâches à l’étranger pour dépenser moins d’argent ou pour trouver plus facilement des travailleurs qualifiés. Par exemple, quand une entreprise française confie le développement de son site web à une équipe en Inde, c’est de l’offshore.

Ce terme n’est pas unique à l’informatique – on l’utilise aussi pour parler des plateformes pétrolières en mer, ou dans le monde de la finance pour désigner l’argent placé dans des pays étrangers pour payer moins d’impôts. D’ailleurs, petit clin d’œil ironique : quand Jérôme Cahuzac, alors ministre du budget, a été pris avec des comptes bancaires cachés à l’étranger, on parlait bien de comptes « offshore » !

L’externalisation en mode onshore

Une petite variante, le Nearshore à l’Allemande.
Il existe une légère variation sur le thème du nearshore dans l’esprit des allemands, portant sur la méthode de travail. Eux utilisent la relation de proximité à l’Europe Centrale et Orientale pour augmenter très fortement les échanges avec les collaborateurs étrangers sur le site de l’entreprise cliente, avec, parfois, des temps Onshore pouvant atteindre les 20-25% du temps disponible de l’équipe Nearshore. Il ne faut pas oublier que Bratislava n’est qu’à quelques heures de Vienne ou que Wroclaw en Pologne est à 3 heures de voitures de Berlin

Des perspectives nearshore

En informatique, dans les années 90, on parlait alors principalement de l’Inde et un tout petit peu de l’Europe de l’Est et de la Russie. Et puis, avec la démocratisation de l’internet, l’idée est venue à beaucoup de chercher à raccourcir les distances et surtout les décalages horaires. Certains les ont tellement réduits que des postes de travail parisiens ont été outsourcés quelque part entre Chartres et Poitiers. Il fallait donc un autre nom pour qualifier cette variante et c’est ainsi que le mot nearshore est apparu. « Near » signifiant « près », « à côté ».

Aujourd’hui, dans la plupart des pays d’Europe, on admet le nearshore comme une réalité continentale, allant des provinces de son propre pays à l’Europe de l’Est, avec une limite de 2H de décalage horaire et de 3-4H maximum de temps de déplacement. Rentre ainsi, dans cette définition la Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie, la Roumanie, la Bulgarie, la Serbie, la Turquie, mais aussi la Tunisie, l’Algérie et le Maroc, hors du continent. Pour le marché des US, cette définition s’applique au Mexique et par extension à l’Argentine.